Bon, Micheline, on peut revenir à
la peur maintenant ?
Ok, mais c’est bien parce que j’ai
quelque chose à en dire. Ou plutôt j’ai un exemple, une anecdote à partager.
(oh ça faisait longtemps !!)
J'allais à un nouveau boulot (je
fais des remplacements donc je change assez souvent) et je me suis rendue compte, sur le chemin, que j’étais plutôt sereine, calme, sure de moi,
presque détachée. Et j’en étais rudement surprise et contente.
Mais dans le même temps (faut
croire que j’étais pas dupe) un rapide scan de mon corps a envoyé bouler cette
réflexion : mon ventre était tordu, mon cœur battait vite, mes muscles
étaient crispés. Je claquais même des dents ! (bon il faisait froid mais
quand même) Le diagnostic était clair : mon corps, lui, avait peur.
Donc, ce n’est plus la peur qui me
ment, mais moi-même. Ou plutôt, et là on est clairement à un niveau inconscient
(et un chouïa complexe), ce serait la peur d’avoir peur qui me ferait croire
que : « non, tout va bien, même pas peur ! »
Je joue la fière, la super-héroïne
en pacotille qui a les genoux qui tremblent.
Parce que, vraiment, non vraiment,
malgré tout ce que j’ai pu raconter sur mon blog (ici) j’ai pas envie
d’avoir peur, j’en ai marre. J’en ai assez d’avoir les chocottes. Je ne veux
plus être cette personne. Parce qu’en plus si j’ai peur, on va voir que j’ai
peur, j’aurai encore plus peur... (mais TG...)
Viens, on dit qu’on n’a pas peur !
Micheline, ce n’est peut-être pas
si grave de se persuader qu’on n’a pas peur, si c’est pour mieux gérer cette
angoisse ?
Je ne sais pas… Je suis encore en
questionnement là-dessus.
La peur c’est comme un tourbillon
dans lequel tu risques de tomber. Ce tourbillon c’est celui des questions, des
réponses, du doute, de l’inquiétude, de l’angoisse exponentielle et
envahissante qui te fait perdre pied.
La peur, elle était là. Ce n’est
pas quelque chose que j’ai décidé. C’est hors de mon contrôle. Elle était là.
Point.
Par contre, j’ai eu le choix de :
- lutter contre elle, m'insurger, m'énerver, ou même juste la nier.
- l’accueillir, l’embrasser (au sens la prendre dans mes bras, pas lui faire des bisous, même si c'est pas forcément moins bizarre), d’accepter cette partie de moi.
Sans en rajouter, sans intellectualiser, sans me faire un cinéma. La constater
et la vivre.
Honnêtement, je ne sais pas si il vaut mieux l’accepter
ou le nier (je suis tentée de dire que ça dépend. eh oui...). Et bien sûr que ce choix n'est pas aussi binaire. Tout est un peu mêlé, toujours.
Ce jour-là, j'ai tenté le choix n°2. Juste respirer et sentir que j’ai peur. Et se tenir au bord du tourbillon.
Comme je le redoutais, à partir du moment où j’ai pris
connaissance de cette trouille, elle a pu se manifester, s’étendre. J’ai
tremblé de tout mon corps, j’ai perdu quelques points de QI. J’ai un peu perdu
pied (j’avoue, je ne suis pas un moine bouddhiste), bref ce n’était pas
agréable.
Mais le courage d’avoir peur, faut
croire que ce n’est pas agréable…
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