C’est quoi ton problème avec les
conseils, Micheline ?
(cf la fin de l’article précédent)
J’ai peur d’être une donneuse de
conseils. Peur dans le sens « pas envie ». Pas dans le sens « j’en
dors pas la nuit ». (d’ailleurs, update : j’ai beaucoup moins de mal à aller me
coucher depuis la dernière fois. Très efficace, ce blog !)
Ça me parait être une peur
constructive (en toute objectivité) parce que, vraiment, les donneurs de conseil me pompent l’air. J’en
ai ras la casquette des articles, vidéos, tweets, citations nous disant comment vivre
notre vie, être plus heureux, plus épanouis, détendus du slip.
En ce moment, j’évite (après en
avoir été friande) autant que je le peux tout ce qui a trait au tutoriel pour
mieux vivre sa vie. Même si c’est fait de manière drôle et fraiche, même si c’est
plein de bienveillance ou même de justesse. Et ça va de la citation facebook sur fond de soleil couchant à l'interview d'un acteur qui raconte comment il a appris de ses erreurs pour en arriver là.
Les happy endings me saoulent, les "morales de l'histoire" (en plus, c'est tout le temps les mêmes). Je leur préfère les histoires de gens
qui ratent vraiment, pas pour mieux réussir, non, qui font vraiment de la merde. Qui stagnent, tournent en rond, reviennent au point de départ. Qui galèrent. Comme
dans la série Girls (ou comme ce robot qui échoue à manier son spray à
fromage). Comme moi, finalement ! Ça me détend, m’allège d'un poids. (et puis : c’est drôle)
Cette surabondance de leçons de sagesse m’inspire plusieurs réactions à chaud :
1.
T’es qui pour juger ma vie ?
Si on donne
des conseils c’est parce qu’on sent que l’autre en a besoin. Et il me semble qu’on
peut facilement basculer dans le côté condescendant de la force. Et je n'ai pas besoin de ça. (qui a besoin de ça ??)
2.
Et, effectivement, en comparaison, ma vie me parait
bien nulle (la condescendance, c'est efficace). Je zappe les étapes données par untel pour atteindre un mieux-être et ne retiens (parfois) que le fait que cette personne va mieux que moi.
3. Ça, va on n’a pas assez de contraintes comme ça ?
Je veux dire, franchement ? Perso, il y a des jours où je n’arrive pas à
mettre un pied (métaphorique) devant l’autre sans y réfléchir longuement puis me
reprocher la façon dont je l’ai fait. Ai-je vraiment besoin d’un avis extérieur
supplémentaire concernant la meilleure façon de marcher ? (c’est encore la
notre… )
4.
Ça marche pas ! Même si, sur le moment, je hoche la tête avec vigueur en hurlant mentalement « Amen »
sur un air de gospel, en pratique, je suis toujours la même personne, confrontée aux
mêmes difficultés, avec toujours ce foutu pied à mettre devant l’autre.
Ok, Micheline, rien ne t'oblige à donner des conseils.
Mais la vérité est moche…
La vérité, c'est que j’adore donner des conseils. Vraiment, si je m'écoutais j'abreuverais le monde de ma sagesse nuit et jour. (sans aucun recul, bien sûr) (je serais in-su-ppo-rtable)
La vérité, c'est que j’adore donner des conseils. Vraiment, si je m'écoutais j'abreuverais le monde de ma sagesse nuit et jour. (sans aucun recul, bien sûr) (je serais in-su-ppo-rtable)
Et je les comprends, ces donneurs de leçon, ça part de la meilleure
intention du monde : quand tu as eu un déclic, tu voudrais que tout le
monde l’ait. T'as pas envie que les gens souffrent ou galèrent. Tu as envie de donner aux autres tes armes pour dépasser certains
obstacles que tu as surmontés. Tu projettes en eux ton « toi du passé »
et tente d’être la personne que tu aurais souhaité trouver à ce moment-là.
Mais, j'ai l'impression qu'on a beaucoup, qu'on a trop d'injonctions tout autour de nous. Alors, je me retiens parce qu'il me semble que l’on
n’apprend jamais mieux quelque chose qu’en le découvrant par soi-même.
Donc, je me contente de restreindre mes conseils. (et de partager des anecdotes pas si anodines, de ci, de là)
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