Alors, Micheline, t’as flippé ?
Un peu, mon neveu ! (pardon…)
Et ma peur m’a fait signe dès le frémissement de la
naissance de l’idée même de créer un blog. Elle a pris une forme qui m’est
assez connue : l’anticipation. C’est-à-dire me projeter dans le futur, à la
ligne d’arrivée, avant même d’avoir posé un pied sur la route. Histoire de me
demander : « est-ce que ça vaut vraiment le coup tout
ça ? ».
Enfin, il faut savoir que ça se passe très vite cette histoire, mon cerveau est en mode automatique et je ne me rends presque pas compte que je suis en train de me dérouler des films, et ça déroule, et ça déroule, c'est inépuisable ! (et c'est épuisant)
Et deux types d’images me viennent presque simultanément.
Elles sont diamétralement opposées mais sont toutes les deux extrêmes et
caricaturales. Et elles suivent le même but : me persuader que, non, ça ne vaut
pas le coup.
1.
Imaginer le pire
Me retrouver perdue dans les limbes de l’internet, avec 0
vues. Ou pire, 10 vues qui ne commentent pas. Ou pire, des commentaires
désagréables. Ou pire des gens qui me jugent. Ou pire, des connaissances qui
tombent sur mon blog et qui me jugent. Ou pire, des gens que j’aime lire sur
internet qui me jugent. Ou pire, que quelqu’un ait déjà eu cette idée et l’ait
mieux réalisée. Et que cette personne me juge. Ou pire, un loup !!
Ça c’est facile et c’est la réaction attendue. On se dit que
l’essence même de la peur est d’éviter des situations désagréables. Si cette
dernière se manifeste, c’est donc que (plus ou moins consciemment) l’on a
anticipé toutes ces situations. Et pour ce faire, pas d’inquiétude, ton cerveau
(ce bon vieux troll) a de l’imagination à revendre !
2.
Fantasmer le meilleur
Mais comme il faut croire que mon ego n’est pas complètement
à jeter à la poubelle, j’ai aussi très rapidement rêvé ma success story.
Et là, bizarrement, j’assume moins de décrire mes rêveries
mégalomaniaques que ma potentialité d’échec… Mais pour la faire courte :
je rentrerais dans le cercle des gens que j’aime lire sur internet, je serais
« à leur niveau ». (et accessoirement, Madmoizelle me proposerait un
job de rédactrice et Thomas Hercouet m’inviterait à la Nuit Originale)
Eh bien bizarrement, cette réaction est aussi paralysante
que la première, pour deux raisons.
D’abord, ces fantasmes me satisfont dans une certaine
mesure. Je trouve du plaisir à m’imaginer que c’est possible. Et c’est vrai,
potentiellement, tout est possible. Et peut-être que l’imaginer me suffit… C’est
comme si je le vivais mais sans les inconvénients : le travail, les
difficultés, le découragement, et surtout le risque d’échouer.
Parce que oui, c’est ça le deuxième problème de s’imaginer
le happy ending avant même d’avoir écrit une ligne. La pression de
dingue !! T’imagines si j’arrive pas à ce niveau-là ? Or la
probabilité d’y arriver reste quand même très faible. S’en suivront déception,
amertume, remise en question, perte de l’utopie… Alors, du coup, non, décidément,
je préfère rester à rêvasser dans mon canapé, merci, au revoir, bon dimanche.
Du coup, Micheline, tu abandonnes ?
Mais non, enfin !
Je me retrouve tellement dans ce que tu dis ! J'ai peur de n'importe quel petit truc qui me sort de ma routine. Je crois qu'on s'imagine tous les pires scénarios possibles mais dès que je me décide à voir les bons côtés je suis toujours déçue, c'est chiant. J'aimerais savoir faire les choses sur un coup de tête sans écouter mon cerveau ce rabat joie.
RépondreSupprimerLe prochain article sera très probablement sur : comment faire pour ne pas écouter ce rabat joie de cerveau ! ;)
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