Salut, Micheline. Quoi de neuf, depuis le temps ?
*soupir*
*pause beaucoup trop longue*
Je me lance.
Dans le grand bain, je veux dire.
Professionnellement. Enfin, je me pose, je m’installe. Finis les remplacements
bancals, insatisfaisants mais temporaires donc rassurants. Je vais avoir mon
nom sur une plaque. Je ne vois pas ce qu’il peut y avoir de plus sérieux.
Et je fais plein d’autres choses
aussi. Ici, là, ailleurs, lundi, mercredi, jeudi, le week-end. Qui est cette
personne et qu’avez-vous fait de Micheline ? Depuis quelque semaines je me
suis transformée en Super Micheline. Plus rapide que son ombre, appelle,
décroche, prend rendez-vous, se déplace, assiste à des réunions... Piou !
Piou ! Piou ! (bruit de pistolet laser)
Je n’ai même pas le temps d’avoir
peur.
Pourtant elle est là, la trouille.
Cachée derrière l’estomac, je dirais. Au chaud. Et la nuit aussi, elle revient
dans mes rêves. Premier jour, je fais n’importe quoi, dis n’importe quoi, ça ne
va pas du tout. La sueur froide plaquée derrière la nuque.
Parfois je suis effarée par ce que
je fais. Choquée. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? C’est bien moi ? Je
ne me reconnais pas. Mais qu’est-ce que je vais faire ? Proposer ? Je
ne me rends pas compte.
Ce qui est normal car pour l’instant
je suis dans la préparation, l’avant. L’annonce aux proches, aux institutions.
Mais à moi ? C’est comme si je ne me l’étais pas annoncé. Comme si ça s’était
fait à mon insu, pierre qui roule et boum, j’y suis. Choquée.
Enfin, bon. Je l’annonce ici
aussi. Comme si, à force, ça allait finir par rentrer.
Ça rentrera bien assez tôt.
(J’ai froid dans mon ventre)
Voilà, un bilan, écrit d’un seul
jet. Comme tout ce que je fais en ce moment. Je plonge. Presque sans réfléchir.
Et ça me stupéfie. Autant que ça me réjouit. Et que ça me terrifie...
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