samedi 13 février 2016

Les choses qu'on ne dit pas (Partie 2 - Les sujets)

Tu veux parler de quoi, Micheline ?

De ce dont on parle.

Sérieusement, Micheline, t’en as pas marre du métablogging ?

Non, j’adore ça. Et j’adore adorer ça. (ok, ça va peut-être un chouïa trop loin…) Et ce n’est pas fini. J’ai envie de vous parler de ma peur de trop me dévoiler. Ce qui me donne l’impression de trop me dévoiler.

On n’est pas sortis de l’auberge.

En effet.

Donc pour reprendre ce qui est ressorti la dernière fois (pour ceux dans le fond qui n’ont pas suivi) : j’avais les boules de parler de mon blog parce que je ne voulais pas brusquer un petit projet trop frêle.

Comme quand on a cette idée, cet espoir qui naît on ne sait d’où, si joli mais si fragile aussi. Enfin, cette fragilité est sans doute relative, finalement. Parce que, et c’est ainsi que j’ai conclu mon dernier post, peut-être serait-il judicieux de faire confiance. En cet espoir, en nous, en les autres.

Donc, on reprend.

Il y a plein de sujets que je suis tentée d’aborder ici. Plein de moments dans la journée durant lesquels je saisis une sensation, une pensée au vol en me disant : « tiens, ce serait chouette de l’élaborer sur mon blog ».
(Bon, ok, en fait je me dis ça)

Et puis, il y a les limites que je me fixe (parce que je dois m’en fixer. Enfin je crois.) :

-  Ne pas faire un journal intime. Je trouve, personnellement, que ce n’est pas très intéressant à lire. Et puis bon, quand même on est sur internet, donc potentiellement devant la terre entière.

-  Rester sur le thème de la peur. Ce serait bien, au moins pour commencer, d’avoir un minimum de cohérence.

-  Rendre ça lisible. Si c’est pour balancer une bouillie de vagues ressentis dans laquelle je me perds moi-même, ça ne me parait pas indispensable.

-  Ne pas faire une psychanalyse. Enfin, pas ici.

-  Arriver à rendre ça un peu rigolo. Je fais de mon mieux, je vous jure.

Du coup, il y a des choses dont je ne parle pas. Dont je décide de ne pas parler.



Ce qui m’a fait me poser la question des choses dont je ne parle pas, dans la vie aussi. Et il n'y en a pas tant que ça. Parce que, comme j’ai essayé de le faire comprendre dans l’article précédent, je suis un peu un yoyo de la confession (non mais n'importe quoi). C'est à dire qu'il m'arrive de me confier, et puis le lendemain : le malaise, le sentiment d'en avoir trop dit, le regret (la dépression, la pluie, les ongles sur le tableau, etc.).

Alors après je ne dis plus rien. C'est fini. On ne m'y reprendra plus.

Et puis finalement... (soupir)

Rien que d’écrire ça, je ne suis pas très bien. Je me dis que je vous connais pas, que c’est vraiment très intime tout ça (alors qu'en fait ça ne gêne que moi parce que, bon, qui ça intéresse ces conneries?...).

Ce qui me fait rebondir sur l’articlede Mai sur l’intime (oui, tout cela est très réfléchi). Je n’ai pas lu le livre dont elle parle mais j’ai lu ce qu’elle en dit. « plus il y a d’intime, plus il y a de partage ». C’est si juste. Comment espérer toucher les autres, si on ne s'ouvre pas un minimum ?

En tant que lectrice, je le ressens très fort. Les écrits les plus personnels (pour peu qu’ils soient bien écrits) sont ceux qui me touchent le plus. Partout, sur quelque blog que ce soit. Ce sont ceux dont je me rappelle plus, ceux qui me font me dire que j’aime un blog, un site, que sais-je. D'ailleurs je préfère lire des biographies que des romans. J'adore rentrer dans la tête des gens (littérairement, pas littéralement) !

Mais en tant que blogueuse (tout de suite les grands mots), je me sens obligée de faire des pirouettes, des acrobaties, de me contorsionner pour parler un petit peu de moi (moi, Moi, MOi, MOI). De façon maîtrisée, contrôlée. Que rien ne dépasse sans que je l'aie décidé. Je me prends pour sujet mais je me regarde comme un objet (ça va le mal de crâne ?).

On tourne autour du pot comme on tourne autour de ses désirs (les vrais ont la ref, ici.). Et c'est pas très grave.

Bon, les gars je ne vous cache pas que ça n'a pas été facile d'écrire ce post. En ce moment, les mots et moi ce n'est pas vraiment une histoire facile. Donc on va s'arrêter là, c'est aussi bien.



Et voilà : une bouillie de vagues ressentis dans laquelle je me perds moi-même…

Bien joué, Micheline ! Ça méritera peut-être une suite tout ça…


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