samedi 14 novembre 2015

Je veux me rappeler. Le choc, le réveil, le lien.

Je vais faire quelque chose que je ne voulais pas faire : écrire sous le coup de l’émotion. On dit que l’émotion est mauvaise conseillère. C’est comme tout, ça dépend de ce que l’on en fait.

Je veux me rappeler de ces émotions. Parce qu’elles passeront. Avec le temps…

Ces émotions c’est ce qui nous rend humain, c’est ce qui fait parfois notre faiblesse mais aussi notre force.

Mon émotion principale en ce moment, depuis hier soir, c’est celle d’appartenir à un tout. C’est celle du lien. Une personne est blessée, je souffre avec elle. Et bien sûr que les gens souffrent tous les jours, partout. Mais je ne m’en suis vraiment rendue compte que ce soir. C’est important, je veux me rappeler de cela.

Je ne pensais pas aborder la thématique de ma peur de la mort aussi vite sur ce blog. Tant pis. C’est sur cette peur que se base la stratégie de ces assassins. Et qu’elle est puissante cette peur.

Ce qui me fait peur ce serait d’avoir vécu mais pas assez. De ne pas avoir assez bu à cette fontaine, de ne pas avoir assez profité de ce soleil, de ne pas assez être allé à la rencontre des autres.

Et cette nuit, cette confrontation à la mort violente, cet avenir sombre qui se dessine déjà, ça m’a choqué. Au bon sens du terme, au sens d’un électrochoc, comme un réveil. Comme un « Mais qu’est-ce que tu fous, là ?? ».

C’est bête mais j’ai appelé Thomas sur le live de l’Originale. Parce que j’avais envie de dire des choses à quelqu’un, j’avais envie que quelqu’un entende mes mots, même si ces mots étaient brouillons, et qu’ils fassent sens chez lui, et qu’ils fassent choc. J’ai eu envie d’avoir une voix, même si cette voix était tremblante, pour toucher quelqu’un. J’ai eu envie de créer du lien.

Et j’ai posté un message sur Facebook, chose que je ne fais que très rarement. Pour la même raison. En me disant que si je ne dis rien, mes mots resteront en moi, personne n’aura jamais la possibilité d’en être touché, et c’est ce qui serait le plus triste.

J’ai envie de me rappeler de ce réveil. De ce moment où l’ego n’est plus si important, où la façon de dire les choses n’est plus si importante, où seul compte le message, le cœur.

Quand j’avais 20 ans j’ai vécu un autre choc terrible, ma mère est morte. Je me suis effondrée, puis je me suis relevée, j’ai appris tellement de cet évènement. Je n’ai plus été la même depuis, j’ai l’impression d’être meilleure depuis, plus forte, un peu plus sage.

Je souhaite que cet évènement ait le même impact. Que le réveil dure. Que mon réveil touche au moins une autre personne. Que cette personne en touche une autre, etc. Je crois qu’il n’y a qu’en créant du lien que la vie vaut d’être vécue.


Je veux me rappeler de cela, pour que tout ça n’ait pas eu lieu pour rien, pour que cela ait un sens. A long terme.

4 commentaires:

  1. Je partage ton émotion... En janvier dernier, les français libres s'étaient rassemblés, physiquement avant tout. Aujourd'hui, après cette nouvelle claque, j'ai l'impression que les français se rapprochent une nouvelle fois, et plus que par le corps, ils se rapprochent par le coeur. C'est bizarrement dit mais je suis sûre que tu comprends.

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    1. Oui je comprends, et ce qui est beau c'est que ce ne sont pas que les français. Humains avant tout ! :)

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  2. "il n'y a qu'en créant du lien que la vie peut être vécue"...
    je ne peux que partager...
    ce matin du 14 novembre, il était pas 8 h et j'ai appelé des amis, il était tôt, mais ce jour là on pouvait, "ouais, ça va, et toi, ça va ?..." et c'était suffisant, se rassurer, rassurer, être proches, être ensemble...
    merci...
    je découvre ton blog via celui de Marie-une-chic-fille... et je crois que je vais en causer autour de moi...

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    1. Merci Mirabelle !!
      Bizarrement, ce jour-là je me suis sentie proche même des inconnus... Ce serait bien que ce sentiment perdure, non ?

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