dimanche 25 octobre 2015

Appuyer sur le bouton

Ok, Micheline, donc tu as persévéré. Et après ?

Après il y a eu un moment agréable (ah bah quand même !) : le moment de la création. D’abord la création du lieu, de la forme qu’il allait prendre. Bon, ça c’est un peu comme agencer le salon de tes Sims : plutôt rose ou bleu ? Plutôt à gauche ou à droite ? J’ai essayé de ne pas y passer trop de temps (comment ça, ça se voit ??) car ce n’était pas la partie qui m’intéressait le plus, à savoir : l’écriture.

Cette dernière a été difficile mais finalement assez plaisante. C’est un exercice qui me plait de mettre mes pensées en mots (sinon je n’aurais peut-être pas fait un blog… ><). D’habitude je n’écris que pour moi, donc c’est d’un seul jet, sans relecture. Là, il y avait quelque chose de stimulant à savoir que j’allais être lue par d’autres. Je voulais être claire, lisible, agréable. Je changeais mes tournures, échangeais des paragraphes, me relisais en essayant d’avoir l’œil neuf du lecteur fraîchement débarqué. Mais jusque-là, cet œil restait le mien, donc pas de panique à l’horizon.

Ce petit jeu aurait pu durer longtemps, il y avait toujours quelque chose à redire, à retravailler, à réarranger. Alors, je te le donne en mille, au bout d’un moment ce perfectionnisme s’est changé en mascarade pour repousser le moment flippant : l’appui sur le bouton « publier ».

Et je pense que tu connais ce moment. Quand tu écris un message, texto, mail, que sais-je, à une personne qui fait battre ton cœur et transpirer tes aisselles. Et que ce message, tu le relis encore et encore, en imaginant la personne lire tes mots, en essayant d’anticiper (on y revient) les réactions que tu vas provoquer chez lui/elle, tu es finalement satisfait, prêt à l’envoyer, ton doigt/ta souris sur le bouton « envoyer »… Et tu décides de le relire une dernière fois, juste pour être sûr, parce que même si le geste de cliquer est instantané, les conséquences sont bien trop importantes !!

C’est quoi justement, les conséquences, Micheline ?

-          Renoncer à la perfection. Parce qu’elle n’existe pas, la perfection. C’est juste un idéal impossible à atteindre qui nous sert de prétexte pour ne pas nous lancer. « Ce ne sera jamais assez bien ». L’important c’est de faire, et d’être satisfait de ce qu’on a fait, même si ce n’est pas parfait.
-          Lâcher quelque chose de soi. On y a passé du temps sur ce texte/message. On y a réfléchi, on y a mis nos pensées, nos émotions, et on s’est tellement investi dans son écriture que c’est un petit bout de nous qu’on donne à l’autre. Et que c’est inquiétant de laisser partir un petit bout de soi… (big up le héros de 127 heures)

-          Perdre la main. (big up le héros de 127 heures bis, huhu) Comme dans un jeu, on a joué notre tour, maintenant la balle est dans le camp de l’autre. Maintenant il suffit d’attendre sa réaction. Or, l’attente, c’est inconfortable. On n’est plus dans le plaisir égoïste de l’action, de la rédaction, moment où on a le contrôle. Non, on est alors dans la spéculation jusqu’au moment où l’autre réagit, nous rassure ou pas, mais où on peut avancer.

Pour toutes ces raisons, j’ai repoussé le plus possible le moment d’appuyer sur « publier ». Et puis je me suis résigné. De toute façon, j’allais être obligée de le faire à un moment où à un autre, donc autant arracher le pansement rapidement.


J’ai soufflé un bon coup, senti mon ventre se tordre un peu, serré les fesses, serré les dents, et j’ai cliqué

5 commentaires:

  1. J'ai ri pour 127h c'est pas bien, uhu

    Et même que là j'envoie mon commentaire sans me relire allez hop aux cachots la perfection

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  2. C'est tellement vrai, quand je publie certains articles sur le blog ou certains messages sur le forum, j'ai l'impression de demander à tout l'Internet s'il veut bien sortir avec moi, et j'ai toujours peur de me prendre un râteau géant.

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  3. Salut Anne-Micheline!

    Je tombe au fil des clics sur ton blog, via celui de Marie que j'aime beaucoup. J'ai tenté de t'écrire en MP mais y'a pas (message direct sinon rien, le CQFD du "naiespaspeur", pas folle la Micheline!). J'ai vu que tu étais sur blogspot depuis 2011 et que ton blog actuel publie depuis 2 mois environ. Si c'est bien ça c'est sensiblement mon histoire web (c'est l'instant .malife), et c'est génial d'avoir eu le cran de te lancer et l'esprit pour le faire avec autant de tact. Ta plume est belle et sincère (c'est l'instant love) et le combo .gif/dérision vient à point quant on monte dans les crans en même temps que toi dans ton cheminement réflexif. Pas encore l'audace de rendre public mon blog à ceux que je connais via cet ami le réseau social. Mais une fois n'est pas dommage... Alors en voilà un morceau qui pourra faire écho https://thesheepskin.wordpress.com/2015/11/12/la-premiere-fois/ (ou tomber dans l'incommensurable oubli des abyssales internets. L'important: j'ai cliqué!). Merci et bravo pour ton blog

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    1. Salut !

      D'abord merci pour tes retours positifs ! Cela me fait d'autant plus plaisir que tu l'exprimes joliment. :)
      Ton blog est très cool !! Je vois que je ne suis pas la seule à me parler à la 2ème personne... ^^
      Je me retrouve beaucoup dans ton article, moi aussi j'étais en mode "je zappe et je mate" jusqu'au moment où je me suis dit que j'avais bien envie d'être moi aussi matée (et si possible pas trop zappée...)
      Mais tu sais, moi aussi je n'ai parlé de mon blog qu'à 2 personne de ma "vraie vie" (gros guillemets). Donc y a encore du chemin à faire...
      En tout cas je mets ton blog dans un coin de mon navigateur et je vais de ce pas rajouter une adresse mail où me joindre !
      Merci encore et bonne continuation !

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